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Crise économique : le bout du tunnel ?

La reprise du cycle économique sur plusieurs années pourrait soutenir les bénéfices des entreprises et la valorisation des actions.

Dans un environnement qui se caractérise par une croissance un peu plus soutenue dans les pays développés et qui ralentit dans les pays émergents, l'économiste en chef d'Invesco John Greenwood anticipe une reprise pluriannuelle du cycle économique, tirée par une croissance modérée des bénéfices sur plusieurs années, ce qui devrait soutenir les cours des actions. Il anticipe pour les économies développées une reprise progressive tirée par l'activité aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon - deux pays qui se trouvent dans une situation intermédiaire -, alors que la zone euro devrait rester à la traîne loin derrière. Dans les pays émergents, la croissance est freinée par les ajustements macroéconomiques qui s'imposent pour faire face aux conséquences d'une trop forte croissance de la monnaie et du crédit dans des pays comme la Chine, le Brésil, l'Inde, l'Indonésie et la Turquie. « Bien que les finances des ménages et les bilans du secteur financier doivent encore être assainis dans certaines des principales économies développées, l'économie mondiale est en voie de rétablissement et la croissance devrait se normaliser au cours des deux ou trois prochaines années », souligne John Greenwood dans ses perspectives économiques trimestrielles. Il anticipe une reprise qui, dans une prochaine phase, va permettre une accélération de la croissance et une réduction progressive des injections des banques centrales dans le cadre de leurs politiques d'assouplissement quantitatif. « Lorsque des taux de croissance durables et plus stables seront de retour, les banques centrales pourront envisager d'enclencher un mouvement de hausse des taux progressif et mesuré », précise-t-il, ajoutant que la croissance plus faible et des bilans plus vulnérables que par le passé pourraient déboucher sur une hausse des taux progressive, qui pourrait se terminer à des niveaux inférieurs à ceux des dernières normalisations. Selon l'économiste en chef d'Invesco, le potentiel d'amélioration de tout cet environnement est lié à la perspective de la persistance d'une faible inflation et d'un cycle de reprise économique plus long que d'habitude, « peut-être une reprise sur dix ans comme dans les années 1990 ».

Zoom sur les Etats-Unis

John Greenwood anticipe une croissance du PIB réel aux Etats-Unis de 2,7 % en 2014. Il pense que la Fed commencera à relever ses taux directeurs au second semestre 2015 et que les taux d'intérêt à long terme vont légèrement remonter sur les deux ou trois prochaines années, ce qui devrait déboucher sur une légère accentuation de la pente de la courbe des taux.

Zoom en zone euro

Au sein de cette zone, les perspectives d'amélioration de l'environnement économique reposent principalement sur un redressement des exportations, les responsables politiques de cette zone n'ayant pas recours aux outils de politique économique habituels permettant de générer de la reprise, tels que une croissance plus rapide de la masse monétaire et du crédit, une relance budgétaire ou une dévaluation de la monnaie. Cependant, en partie en raison de la stagnation économique en Europe et de la faiblesse des grandes économies émergentes, la reprise du commerce mondial tarde à se matérialiser. L'économiste en chef d'Invesco prévoit une croissance du PIB réel de la zone euro de seulement 1,0 % pour 2014, alors que l'inflation devrait se situer en deçà de l'objectif de la BCE tout au plus à 0,8 %.