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Roi du quantitatif : Chahine Capital fait le point sur sa gestion

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Société créée il y a 23 ans par Jacques Chahine, l’inventeur du Consensus des analystes, Chahine Capîtal est une plutôt discrète. Elle n’en offre pas moins des fonds performants !

 

Charles Lacroix, directeur général, et Julien Bernier, directeur des investissements, ont présenté lors d’un webinaire les caractéristiques de la gestion de Chahine Capital. Cette société originale rachetée en 2017 par Iris Finance est basée au Luxembourg, à Paris et à Francfort. Elle emploie 19 personnes et gère 1,9 Md€ d’actifs, soit un quasi-doublement en un an ! Elle a créé la Sicav Digit Funds en 1998 et fait figure de pionnière de la gestion quantitative « momentum » appliquée aux stratégies actions.

« Nous identifions dans des univers All Cap des sociétés Stars qui ont le potentiel de surperformer le marché de manière significative, a fait observer Julien Bernier. Notre modèle de stock picking est fondé sur trois critères : momentum de prix, momentum de bénéfices, momentum optimisé par l’intelligence artificielle (réseau neuronal). Nous cherchons à nous adapter aux différentes configurations de marché. Nous développons une approche systématique et agnostique qui neutralise les biais humains. Nous ne sommes pas des gérants de conviction : nous allons là où va le marché ! » Le contrôle des risques est « strict et discipliné». Les portefeuilles sont très liquides et très diversifiés. En Europe, par exemple, le terrain de prédilection historique du gestionnaire, il y a 1.700 titres. Impossible de faire une analyse qualitative d’un nombre aussi élevé de valeurs ! L’équipe de gestion de Chahine Capital en suit en permanence jusqu’à 180. Une position standard se situe à 0,6 % de l’actif. Aucune ligne ne dépasse 3,5 % du total. Les résultats sont au rendez-vous. L’an dernier, la collecte nette s’est élevée à 400 M€. La société a continué à étoffer ses effectifs (commercial, analyse ESG, recherche en intelligence artificielle, communication).

Des performances qui crèvent l’écran

« Nous allons développer notre stratégie sur les Etats-Unis, après quelques années d’incubation, et lancer de nouveaux projets, notamment pour des régions comme le Japon ou les pays émergents, a déclaré Charles Lacroix. Nous allons accentuer nos efforts en faveur de l’ESG, faire labelliser notre compartiment eurozone (ISR puis Towards Sustainability). La société s’engage en tant qu’entreprise citoyenne, vote aux assemblées générales (selon les recommandations de notre partenaire ISS) et applique une politique d’exclusions normatives, qu’il s’agisse du tabac, du charbon ou de l’armement, et des entreprises controversées. Enfin, nous allons encore nous renforcer, en particulier dans la fonction compliance. » Traditionnellement au service d’une clientèle institutionnelle et de banques privées, Chahine Capital se déploie également de plus son plus auprès des CGP. En 2021, les fonds Digital Stars Europe, Digital Stars Europe ex-UK, Digital Stars Eurozone, Digital Stars Europe Smaller Companies et Digital Stars US Equities ont enregistré des performances de + 30,7 %, + 33,9 %, + 32 %, + 33,6 % et + 37,9 %.

« C’est notre troisième année de performance forte et de surperformance par rapport aux indices, de 5 à 10 points selon les produits, a souligné Julien Bernier. Nous évitons d’apprendre par cœur le passé et de gérer avec un modèle qui n’envoie pas de signaux pour l’avenir. Nous souhaitons délivrer des performances de choix et offrir une régularité des surperformances. Chaque mois, nous tournons 10 % des portefeuilles. » Le profil rentabilité/risque des fonds est complémentaire de celui des fonds pilotés de manière discrétionnaire. La gestion s’appuie sur trois styles : value et valeurs cycliques, croissance de l’économie vers le digital, bonne visibilité et profil défensif. Actuellement, la croissance et la technologie sont surpondérées. Si les valeurs très cycliques (transport maritime, acier, banques…) ne sont pas négligées, les secteurs de l’alimentation, des utilities, des télécoms et de la santé, eux, sont peu ou ne sont pas représentés dans les fonds maison.

Trois scénarios sont envisagés : fin de la crise sanitaire (probabilité de 25 %), vagues pandémiques sous contrôle (probabilité de 60 %), nouveau variant agressif (probabilité de 15 %). « Franchement négatifs », les taux réels sont favorables aux actions, qui bénéficient d’une prime de risque élevée, supérieure à 6 %. Avec la croissance économique et la révision à la hausse des profits, le marché européen est aujourd’hui moins cher qu’il y a un an !

ML