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Comment les fonds souverains tirent parti des opportunités Covid (Invesco)

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Où ont investi les fonds souverains et les banques centrales ces derniers mois ? Eléments de réponse avec Invesco qui a interrogé 140 investisseurs souverains dans le monde qui gèrent au total 19 000 Md€

 « Les fonds souverains, expliquent la 8e étude annuelle d’Invesco sur la gestion des actifs souverains dans le monde, utilisent les capitaux non investis pour tirer parti des opportunités d’investissement résultant de la pandémie ». Avant celle-ci, les investisseurs avaient montré moins d’intérêt pour les actions, leur préférant les obligations, les alternatives illiquides et les projets d’infrastructures pour atteindre des objectifs ESG.

Autre enseignement de l’étude : le changement climatique est une « préoccupation croissante », en particulier chez les investisseurs d’Asie et des marchés émergents. Quant à l’or, il est considéré par les banques centrales comme un « substitut potentiel à la dette à taux négatif ». En moyenne, 4,8 % du total des portefeuilles de réserve des banques centrales sont ainsi alloués au métal jaune.

Des directions bien préparées

Le rapport d’Invesco sur la gestion des actifs souverains dans le monde détaille les opinions de 139 directeurs d’investissement, responsables de classes d’actifs et stratégistes en chef de portefeuille pour 83 fonds souverains et 56 banques centralesCeux-ci gèrent au total 19 000 Md$ d’actifs !

L’étude révèle que de nombreux fonds souverains étaient « bien préparés » à la crise du Covid-19 et à la chute des valorisations. Pour eux, la crise s’est donc présentée comme une opportunité d’achat « sans précédent ». « En tant que gardiens du capital à long terme, font remarquer les spécialistes d’Invesco, la plupart ont bénéficié de l’absence d’impératif de vendre pour faire face aux retraits. Les fonds souverains étaient également mieux préparés grâce aux changements qu’ils avaient mis en œuvre et aux leçons qu’ils avaient tirées de la précédente crise financière mondiale. Ils ont, notamment, constitué d’importantes réserves et apporté des améliorations organisationnelles dans la gestion de la liquidité. »

Avis mitigés sur les actions 

Avant que la crise du Covid-19 n’affecte les marchés, les allocations moyennes en actions des fonds souverains étaient fin 2019 à leur plus bas niveau depuis 2013, à la fois par rapport aux obligations et en proportion de l’allocation d’actifs globale, avec 26 % du portefeuille, contre 34 % pour les obligations. L’« abandon » des actions a été en partie motivé par des préoccupations de fin de cycle, ce qui a entraîné une diminution des allocations stratégiques.

Désormais, 37 % des investisseurs souverains prévoient de réduire à nouveau leurs allocations en actions, de plus de 5 points pour la moitié d’entre eux. Inversement, 22 % des investisseurs souverains souhaitent augmenter leurs allocations en actions au cours des 12 prochains mois. Au total, 43 % prévoient d’accroître leurs poches obligataires et 43 % déclarent vouloir s’intéresser au capital-investissement et aux infrastructures. L’immobilier, lui, recueille 38 % des suffrages.

« Les projets d’infrastructures, en particulier la production et le transport d’électricité qui aident les pays à se détourner des combustibles fossiles, ajoute Rod Ringrow, responsable des institutions officielles chez Invesco, sont considérés comme des moyens d’atteindre les objectifs ESG, mais de nombreux fonds de pension investissent également dans ce thème, de sorte qu’il peut être difficile de trouver les bons investissements pour certains d’entre eux de taille moyenne ou ceux qui sont les plus récents dans la classe d’actifs. »

ML