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Marché actions : les réflexions de Columbia Threadneedle Investments

Que peuvent nous apprendre les phases baissières et haussières sur le fonctionnement du marché actions ? Eléments de réponse avec Columbia Threadneedle Investments. 

« 10 % : Gardez bien ce chiffre à l’esprit ! ». C’est l’exhortation des responsables de Columbia Threadneedle Investments au début du document Perspectives dans lequel ils cherchent à savoir ce que nous apprennent les phases haussières et baissières du marché des actions et comment gérer ses contractions actuelles et futures. Eh bien, 10 %, c’est le rendement annuel moyen de l’indice S&P 500 depuis sa création en 1926 !

Une communauté qui est mieux armée

« Ce chiffre, soulignent les spécialistes de la société de gestion, témoigne de la force, de la régularité et de la résilience du marché actions, avec des rendements à long terme dépassant de loin ceux d’autres grandes classes d’actifs telles que les obligations et les matières premières. Les investisseurs qui se sont engagés sur la voie de l’investissement à long terme ont été généreusement récompensés. Dans un contexte de perte de confiance découlant de l’effondrement des marchés, il est facile d’oublier que les événements traversés n’ont rien d’inédit et qu’ils posent même souvent les bases d’opportunités futures. »

Depuis son lancement, le S&P 500 a connu 11 phases de repli de 20 % ou plus (soit un recul moyen de l’ordre de 40 % par rapport à un sommet historique), et ce à chaque fois dans des circonstances différentes et, par la suite, avec des reprises de durée variable. La communauté des investisseurs est de mieux en mieux armée pour faire face aux phases de baisse prononcées.

En effet, des réformes voient le jour sous l’impulsion des principaux acteurs de marché et des régulateurs. La politique monétaire, elle aussi, évolue. « Nous sommes habitués, font remarquer les professionnels, à une intervention agressive et rapide des banques centrales pour soutenir le fonctionnement du marché et la confiance des investisseurs. Les marchés finissent toujours par se redresser. La volatilité est absorbée dans la tendance haussière de long terme. Les investisseurs qui maintiennent le cap traversent des turbulences sur le moment, mais ressortent gagnants dans la durée. »

Bien que certains aspects du ralentissement aujourd’hui enregistré par les marchés aient de quoi déconcerter, l’examen du passé permet de mettre la situation en perspective et d’espérer en anticiper l’évolution. L’actuelle contraction trouve sa source dans l’impact de la Covid-19 sur les entreprises, les gouvernements et le système financier. Venir à bout du nouveau coronavirus permettra donc de résoudre une large partie du problème…

Une gestion active qui fait la différence

L’idée selon laquelle les secteurs défensifs (consommation de base, santé, services aux collectivités) ont tendance à sous-performer au début d’une phase de reprise, tandis que les secteurs cycliques (finance, matériaux, industrie) surperforment, est démontrée d’un point de vue empirique. Selon les experts de Columbia Threadneedle Investments, « ces tendances pourraient quelque peu différer dans le contexte actuel. Certaines valeurs de santé pourraient réaliser de bien meilleures performances que ne le suggère la tendance historique, compte tenu de la forte demande de tests, diagnostics, outils et produits médicaux. La consommation en ligne a également le vent en poupe, que ce soit au niveau des produits alimentaires, des programmes d’éducation ou du commerce au sens large. Ce qui était au départ une nécessité pour beaucoup pourrait bien devenir la norme, ce que ne pourront ignorer les investisseurs »

Au-delà de la nécessité d’avoir des portefeuilles diversifiés, tout n’est pas qu’une question d’allocation sectorielle, car le rendement global d’un secteur, dominé par les résultats « disproportionnés » d’une entreprise ou d’un petit groupe d’entreprises, peut masquer la véritable nature de ses performances. Lorsqu’un secteur surperforme, il est rare que toutes les sociétés qui le composent fassent mieux que l’ensemble du marché. Et inversement. « C’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous pensons qu’une gestion de portefeuille active peut faire la différence durant les phases de reprise des marchés. » Même les secteurs les moins performants peuvent se targuer d’une part non négligeable de sociétés qui font mieux que l’indice.

Dans les trois précédentes phases de reprises (consécutives aux baisses de 1987, 2001-2002 et 2008-2009), la finance, la consommation discrétionnaire et les technologies de l’information ont été les grandes gagnantes, alors que la santé, la consommation de base et l’énergie ont été les moins performantes. Cela dit, pour les premières, le pourcentage de titres ayant surperformé l’indice s’est établi à 66 %, 70 % et 61 % et, pour les trois autres, le pourcentage ayant aussi fait mieux que l’indice a tout de même été de 47 %, 37 % et 55 %, respectivement.

ML