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Actions : HMG Finance explique comment choisir ses valeurs

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Dans le contexte boursier actuel provoqué par l'épidémie de Covid-19, quelles valeurs acheter ? Lesquelles éviter ? HMG Finance livre des pistes pour sélectionner des actions. Une analyse détaillée qui passe au crible tous les secteurs.

Avant d’expliquer comment ils choisissent leurs valeurs, les responsables de HMG Finance font un point succinct sur la situation boursière à quelques encablures de début du déconfinement. « La fragilité, font-ils observer, nous semble venir aujourd’hui des Etats-Unis, peut-être sur le plan sanitaire, mais certainement sur le plan boursier. Le marché américain était de loin le plus cher du monde. Il l’est encore plus à ce jour, sa cherté relative ayant encore augmenté. Wall Street nous semble objectivement vulnérable et, si la Bourse américaine devait connaître une nouvelle vague de baisse, les marchés européens en subiraient le contrecoup. »

Une double exagération

Par ailleurs, contrairement à 2008, où la chute du marché obligataire avait entraîné la celle du marché des actions, le marché obligataire est globalement « extrêmement résistant » cette année, un peu comme s’il considérait que le virus n’aurait pas d’impact excessif sur la solvabilité des entreprises. Le marché obligataire donne un message « très différent » du marché des actions.

« On peut trouver des raisons à ce comportement différent, poursuivent-ils, mais une conclusion pratique est que, s’il y a de bonnes affaires à faire, ce ne sera pas tant du côté des obligations, contrairement à 2008, mais plutôt du côté des actions. Nous classons les actions en plusieurs catégories très atypiques, selon leur comportement face au virus. Le virus étant par nature transitoire, mais les marchés amplifiant et prolongeant toujours les tendances récentes, il nous semble, de manière générale, que, probablement, le cours des sociétés qui en souffrent a été exagéré à la baisse et que le cours des sociétés qui en bénéficient a été exagéré à la hausse. »

Pour les spécialistes de la société de gestion, les cours des sociétés (bioMérieux, Eurofins Scientific…) et des secteurs (distribution alimentaire…) qui « bénéficient » du virus tiennent largement compte de la situation. A éviter.

S’agissant des sociétés dont les cours ont le plus fortement chuté, la question est plutôt celle de la « survie individuelle », même si leur secteur d’activité paraît voué « à un rebond ». Certains services sont considérés comme « essentiels » : gérants d’aéroports, compagnies aériennes, aéronautique, hôtellerie, restauration, location de voitures, tourisme, distribution non alimentaire, automobile, etc. Quelques noms à surveiller : CNH, Menzies, Deutz, Sodexo, Catering International Services, Rolls Royce ou Latécoère. Etre très prudent (malgré des cours bradés).

Troisième catégorie : celle des sociétés qui souffraient déjà de divers problèmes et auxquelles le virus a fourni un « nouveau prétexte de baisse » : SES (exploitation de satellites), Derichebourg (recyclage), AB InBev (bière), Biesse (machines à travailler le bois), Saint-Gobain (matériaux), Imérys (minéraux), Metrovacesa (promotion immobilière), ainsi que des foncières comme Mercialys, Unibail-Rodamco, Klépierre, Carmila, Hammerson… Etre sélectif.

Analyser la solidité financière

Il existe, selon HMG Finance, cinq autres catégories d’actions. Celles dont le cours a été « peu sensible » au virus alors que leur activité y est très sensible et qu’elles étaient déjà très chères avant l’épidémie, à l’image de LVMH. « Il faut donc les éviter. Le potentiel de baisse reste conséquent. » Dans la cinquième catégorie (sociétés pharmaceutiques, technologiques, de semi-conducteurs ou encore « alimentaires »…), il y a peu d’intérêt à acheter, en l’absence de potentiel de rebond élevé. En revanche, la catégorie des sociétés dont les dirigeants achètent des titres en profitant de la baisse des cours est attrayante. Exemples : Assystem, Vicat, GEA, Exel Industries, etc.

Les sociétés qui appartiennent à des secteurs a priori peu sensibles au virus et qui, pourtant, ont chuté en Bourse plus que la moyenne du marché, à commencer par les banques (en dépit de la hausse anticipée des débiteurs insolvables) et les compagnies d’assurance, mais aussi la téléphonie et certaines sociétés immobilières, peuvent être privilégiées.

Enfin, les professionnels de HMG Finance ont identifié une huitième catégorie, celle des sociétés en attente d’une OPA annoncée (EOS Imaging, Le Bélier, Antalis…), mais pour lesquelles on ignore si les acquéreurs iront au bout de leurs intentions. Des gérants très proches du terrain – ADN de HMG Finance – peuvent y faire une « belle sélection ».

Par ailleurs, pour les analystes-gérants de HMG Finance, la question de la structure financière est « centrale », car certaines sociétés « peuvent faire défaut », si la crise se prolonge, ou « faire appel au marché », mais dans des conditions « peu favorables » aux actionnaires minoritaires. Selon eux, il se peut que le marché « ne recorrige plus nettement que cet été », avec les publications de résultats du deuxième trimestre et des perspectives de rattrapage d’activité au second semestre moins puissantes qu’espéré.

Et de conclure : « On peut tabler sur la mise en œuvre de plans de relance (infrastructures, transition énergétique…), alors que plusieurs gouvernants approcheront d’importantes élections (novembre 2020 aux Etats-Unis, septembre 2021 en Allemagne ou encore avril 2022 en France). »

ML