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Marchés : les professionnels méfiants, les particuliers confiants

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Le 14e Baromètre de confiance des investisseurs Ossiam/CSA montre que la confiance des professionnels est au plus bas depuis six ans et que les particuliers restent optimistes.  

Ossiam, société de gestion spécialiste du smart beta, filiale de Natixis Investment Managers, publie les résultats de son 14e Baromètre de confiance des investisseurs, en partenariat avec l’institut CSA. Depuis sa première édition, en octobre 2013, cet indicateur semestriel mesure la confiance des investisseurs français, institutionnels et particuliers, dans l’appréciation des principales classes d’actifs et leurs anticipations pour les 12 mois à venir.

Confiance des professionnels au plus bas

Trois principaux enseignements peuvent être tirés de ce baromètre. Premièrement, la confiance des professionnels est au plus bas depuis la création de l’indicateur (– 2,6 points, contre un plus haut de 4,2 points en janvier 2014, par exemple), mais les particuliers, eux, restent optimistes (avec un indice à 5,5 points, ce qui confirme la tendance qui s’est manifestée d’octobre 2018 à octobre 2019). Deuxièmement, les deux groupes d’investisseurs privilégient les actions européennes et les classes d’actifs alternatives (matières premières, private equity…). Troisièmement, une majorité de personnes, parmi les 81 professionnels et les 100 particuliers consultés, anticipe une croissance nulle du PIB de l’Union européenne en 2020.

Pas d’accord sur la Fed

« Cette édition, notent les responsables d’Ossiam, met une fois de plus en lumière de fortes disparités de perception entre experts de la finance et investisseurs particuliers. Ces derniers restent, en effet, relativement optimistes par rapport à la moyenne historique de l’indice. L’écart constaté pour l’indice global de confiance n’empêche pas les avis des professionnels et des particuliers de converger s’agissant des classes d’actifs à privilégier ou à éviter. Dans un environnement de hausse continue des marchés boursiers de part et d’autre de l’Atlantique, les professionnels comme les particuliers s’accordent à préférer les actions européennes (0,7 point et 12,5 points, respectivement) aux actions américaines (– 4,6 points et 5,3 points). Les anticipations sur les actions émergentes, elles, sont impactées par les perspectives de ralentissement de l’économie chinoise et les tensions commerciales avec les Etats-Unis ». 

L’indice de confiance sur les obligations (emprunts d’Etat et emprunts privés) est négatif pour les professionnels (– 4,4 points) et positif pour les particuliers (+ 5,2 points). Autre point de divergence : une majorité de professionnels pense que la Réserve fédérale américaine va procéder l’an prochain à de nouveaux abaissements de taux directeurs, tandis que la moitié des particuliers s’attend à un maintien à leurs niveaux actuels. Enfin, au chapitre de la volatilité, l’indice ad hoc repart à la hausse, à + 13,4 points pour les analystes financiers et les gérants d’actifs, qui semblent s’inquiéter des événements à venir, et continue simplement sur sa lancée, à + 9,5 points pour les investisseurs individuels.

« Les changements de sentiment observés au fil des différentes éditions du Baromètre, conclut Carmine De Franco, responsable de la recherche fondamentale d’Ossiam, traduisent une incertitude latente sur les marchés et montrent la difficulté pour les investisseurs de maintenir le cap et de construire des portefeuilles sur le long terme ». 

Michel Lemosof