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Présentation du septième « Baromètre 2025 de l’Épargne en France et en régions »

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Le « Baromètre de l’épargne en France et en régions », réalisé par l'Ifop pour Altaprofits, courtier et conseiller en gestion de patrimoine en ligne, suit l'évolution des habitudes d'épargne des Français au fil du temps.

 

 

Cette septième édition intervient dans un contexte particulièrement troublé : instabilité politique en France avec des contraintes budgétaires strictes, incertitude mondiale due aux tensions géopolitiques et à la guerre commerciale initiée par le Président Trump depuis janvier, atteignant son paroxysme le 2 avril.

Un comportement d’épargne des français globalement stable malgré un contexte économique perçu comme plus difficile

Les Français restent prudents face aux placements risqués, et l'intérêt pour l'épargne responsable diminue. Près des trois quarts (73 %) optent pour des produits sans risque, même avec un faible rendement, probablement en raison de l'incertitude économique et politique, notamment au niveau international, qui encourage à la prudence. À l'inverse, 16 % des épargnants continuent de privilégier des produits « un peu risqués » avec un rendement potentiellement plus élevé (stable par rapport à 2024), tandis que l'intérêt pour les produits respectueux de l'environnement et de la société, quel que soit le rendement, diminue progressivement (7 %, soit -2 points par rapport à avril 2024, où le score était à son plus haut niveau depuis le début du baromètre). Enfin, seulement 4 % des épargnants choisissent des produits risqués avec une chance d'obtenir un rendement important (stable).

Deux types de placements dominent largement le comportement d'épargne : les livrets réglementés (Livret A, LDDS, PEL, etc.) pour 75 % des épargnants et dans une moindre mesure, un contrat d'assurance vie pour 24 %. 12 % choisissent d'épargner dans un PEA et 12 % également dans un PER. Seul 3 % investissent dans des SCPI.

Résultats auprès des femmes

Bien que la proportion d'épargnantes soit similaire à celle des hommes, les femmes continuent de privilégier massivement des produits d'épargne sans risque par rapport aux hommes (76 %, un score stable, contre 69 % des hommes). Cette plus grande aversion au risque se remarque notamment par une préférence marquée de leurs homologues masculins pour les PEA (8 % des femmes contre 16 % des hommes).
« Derrière l'image d'épargnant "bon père de famille" raisonnable, une forte aversion au risque persiste en matière d'argent ; cette aversion au risque est encore plus marquée chez les femmes. C'est un marqueur fort des comportements d'épargne des Français », explique Catherine Baudeneau, directrice marketing offre et communication d'Altaprofits.

Le financement de la défense nationale

L'État français a annoncé en mars le projet de création d'un fonds de capital-investissement dédié au financement de l'économie de défense nationale. Les résultats révèlent que près de trois Français sur dix sont prêts à investir une partie de leurs économies dans des fonds d'investissement ou des produits d'épargne destinés au financement de la défense nationale (29 %, dont 5 % « certainement »). On retrouve parmi les plus enclins à investir les hommes (36 %), les 18-24 ans (37 %), les cadres (46 %), les CSP+ (36 %), les diplômés du supérieur (46 %).

Pour 35 % d'entre eux, il s'agit avant tout d'un engagement citoyen, estimant qu'il est de leur devoir de contribuer à l'effort de défense nationale.
Également, environ deux répondants sur dix mentionnent un sentiment d'inquiétude face au contexte international, qui les pousserait à agir à leur échelle pour la sécurité du pays (22 %), tandis qu'une proportion similaire est attirée par le rendement potentiellement attractif (21 %) et exprime le désir de soutenir les PME et les ETI françaises du secteur de la défense.

À l'inverse, parmi les 71 % de Français plutôt réfractaires à investir dans des fonds d'investissement ou des produits d'épargne dédiés à la défense nationale, près d'un quart considèrent avant tout ce financement comme une prérogative devant relever exclusivement de l'État et des impôts. Plus d'un répondant sur dix expriment également des craintes liées aux risques financiers que pourraient représenter ces placements (18 %), tandis que 14 % valorisent l'idée selon laquelle financer l'économie de la défense irait à l'encontre de leurs principes éthiques.