Marché

BNP Paribas Cardif mise sur les partenariats

 

partenariat2La filiale assurantielle de BNP Paribas a connu en 2022 un millésime en phase avec les remous vécus sur les marchés financiers. Les encours ont reflué de 13% à 247 Md€. Elle souhaite maintenant développer les partenariats sur tous les segments afin de toucher une nouvelle clientèle.

 

La filiale assurantielle de BNP Paribas vient de présenter ses résultats 2022. Ils sont le reflet de ce qui s’est passé sur les marchés l’an passé. Le chiffre d’affaires s’est replié de 9% à 30 Md€ tandis que la collecte brute en épargne a reflué de 12% à 22,8 Md€ et les encours gérés de 13% à 247 Md€. Seul le résultat net avant impôt est stable à 1,4 Md€ Le millésime 2022 a donc subi le trou d’air issu de la hausse des taux et de l’inflation. Et ce, sur tous les continents, BNP Paribas Cardif réalisant 50% de son chiffre d’affaires à l’international.

A noter toutefois la belle performance de la partie protection qui a réalisé 7,1 Md€ en progression de 3% (+5% en France), grâce aux activités d’assurance emprunteurs, assurance dommage et assurance affinitaire. Depuis l’arrivée de la loi Lemoine, la filiale de BNP Paribas a intensifié ses efforts du côté de l’assurance emprunteurs. Elle s’est mise en situation d’être des deux côtés en proposant aussi bien ses services à ceux qui contractent un emprunt auprès de la banque qu’à ceux qui font marcher la concurrence en venant d’un autre établissement bancaire. Ce qui ne l’a pas empêché d’ajuster à la hausse ses tarifs pour ceux ne nécessitant pas de questionnaire de santé (emprunts de moins de 200 000 euros et moins de 60 ans à l’issue du prêt).

Le juteux créneau de l'assurance affinitaire

De même, l’assureur développe-t-il sa présence sur un créneau qui a le vent en poupe et l’on comprend bien pourquoi : l’assurance affinitaire. Pour se faire, il a noué un partenariat avec Orange. L’an passé, il a déjà totalisé 1,6 million de contrats sur ce segment, enregistrant au passage une hausse de 30% sur 2021. Il a remboursé 118 000 sinistres. Cardif se veut, ici, exemplaire alors que de nombreux compétiteurs sur ce domaine n’ont pas très bonne réputation au regard de pratiques douteuses (adhésions sans consentement avisé, parcours du combattant pour résilier le contrat).

D’une manière générale et dans l’optique d’élargir son spectre de compétence, BNP Paribas Cardif mise beaucoup sur le développement de ses partenariats tant en France qu’à l’étranger. Comme en témoigne la signature de nouvelles alliances avec des pure players ou des plateformes permettant d’améliorer l’expérience client, comme avec Neon, l’une des plus grandes fintech de Brésil avec plus de 15 millions de clients. Dans le cadre de son partenariat avec Leboncoin, sa filiale Icare propose, par ailleurs, une garantie panne mécanique sur les véhicules d’occasion. L’avantage du partenariat, comme l’a précisé la directrice générale de BNP Paribas Cardif, Pauline Leclerc-Glorieux, est d’accéder rapidement à un réseau déjà riche d’une clientèle fidèle et d’économiser les frais d’acquisition. L’an passé, l’assureur a noué ou renouvelé plus de 100 partenariats. Sa directrice compte bien poursuivre sur ce rythme dans tous les domaines et sur tous les continents. L’objectif étant de toucher de nouvelles clientèles.

Du côté de l’épargne, Cardif maintient ses parts de marché. Le groupe continue de faire le plein du côté du fonds en euros grâce notamment au relèvement de son taux garanti pour 2022, passé à 2% contre 1,10% un an plus tôt. Il faut dire qu’il s’en est donné les moyens en autorisant, fin 2022, une détention à 100% en fonds en euros. « Ce qui ne nous empêche pas de constater un intérêt croissant pour les unités de comptes », a précisé Pauline Leclerc-Glorieux. Sur le premier trimestre 2023, la collecte brute se montre stable par rapport à celle de 2022 qui s’était traduite par un record.

PBB