Assurance vie

Generali France attaque le marché de l’épargne salariale

Generali France s’attaque au marché de l’épargne salariale, encore sous-développé dans les TPE/PME. Son offre, distribuée notamment via les CGP et courtiers vie, repose sur un parcours 100% digital conçu par Yomoni. 

Ne dites pas à Generali qu'il est un simple « assureur » ; il revendique désormais l’appellation « d’asset manager assureur ». C’est dans ce cadre qu’il s’attaque à un nouveau marché en France : l’épargne salariale. Et c’est Generali Global Pension, la structure groupe de Generali lancée fin 2018 et dirigée par Anne de Lanversin, qui est en charge de ce lancement en France.

C'est surtout le bon moment, explique Jean-Laurent Granier, pdg de Generali France lors d’un point presse de présentation de cette nouvelle offre d’épargne salariale : « Generali a pris une série d’initiatives en résonance avec la loi Pacte qui réforme la retraite et l’épargne salariale ». Après avoir été parmi les tout premiers assureurs à lancer le Plan d'épargne retraite (PER), Generali veut s'emparer du sujet connexe de l'épargne salariale en lançant dès ce 28 novembre l'offre baptisée simplement Generali Epargne Salariale qui sera notamment disponible dans le cadre d'un PER collectif ou d'un PEI (Plan d'épargne Interentreprise). Le teneur de compte est Amundi. 

Un contrat en 7 minutes

Près de neuf mois ont été nécessaires pour lancer cette offre : Generali a notamment piloté des groupes de travail entre ses réseaux internes (agents Generali et LFAC) et externes (CGP et courtiers vie) et la fintech Yomoni qui a conçu pour l'occasion une solution 100% digitalisée pour le distributeur : « En 7 minutes, un distributeur peut faire souscrire un contrat à un chef d'entreprise avec signature électronique », explique Sébastien d'Ornano, fondateur de Yomoni qui avait lancé il y a un an une offre d'épargne salariale en direct. 

Développer une culture ingénierie sociale

Un parcours rapide et entièrement digitalisé indispensable pour que des réseaux de distribution qui ont davantage une culture ingénierie patrimoniale qu'ingénierie sociale comme les CGP et courtiers notamment s'en emparent. Autre atout de ce produit de diversification pour ces distributeurs, expliquent de concert Sébastien d'Ornano et Anne de Lanversin, c'est qu'il peut faciliter la facturation d'honoraires de conseils, puisque le CGP, qui touche quand même aussi des rétrocessions sur l'encours géré, s'adresse à son client qui a la casquette chef d'entreprise et non pas à titre privé. 

Avant la loi Pacte, l’épargne salariale était un « vieux dispositif à dépoussiérer », reconnait Thibault Lanxade, ambassadeur auprès des ministères du travail et des Finances et de l'Economie, qui intervenait également à ce point presse. L'offre est désormais moins fiscalisée et plus facile à mettre en place pour les TPE, mais « il reste encore beaucoup de pédagogie et de l'évangélisation à faire », reconnait-il. Aujourd'hui, à peine 11% des TPE ont mis en place un dispositif d'épargne salariale pour leurs salariés. 

Carole Molé-Genlis